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Pas si simple… Sous les JO, la grève ! 

24.05.2024
Sous les JO, la grève, Philippe Vivien - Alixio Group

Les JO approchent à grands pas, et en même temps que la préparation d’une fête tout à fait unique, c’est aussi la pression sociale qui monte. Contrôleurs, aiguilleurs, éboueurs… Plusieurs professions ont manifestement d’ores et déjà décidé de muscler leur jeu. Vent fort sur Paris 2024 ?

La France imposera-t-elle au reste du monde un nouveau sport : « la grève olympique » ? Certains s’inquiètent en effet d’un chantage à la grève pour faire passer des revendications sociales jugées exorbitantes…

Sauf que l’affaire est peut-être un peu plus compliquée que ça. Nous faisons le point sur les JO et la grève, avec Philippe Vivien, vice-président Alixio Group.

Rien de nouveau sous le soleil

La situation est-elle si surprenante ?

« Il faut commencer par remettre les choses en perspective : quand une entreprise bénéficie d’un événement exceptionnel positif, quel qu’il soit, endogène ou exogène, qui vient modifier les conditions de vie des salariés et l’organisation du travail, il n’est pas anormal que le corps social exerce une certaine pression », explique Philippe Vivien.

Les JO de Paris, en période estivale, vont modifier les conditions d’emploi et le calendrier de nombreux salariés et agents. D’un autre côté, l’afflux de touristes va générer une augmentation temporaire et le plus souvent souvent forte de l’activité, qui devrait se traduire par une amélioration du résultat économique des entreprises concernées.

« Un événement comme les Jeux Olympiques modifie momentanément les règles du jeu. Dans ces conditions, nous voyons généralement deux principales revendications : compenser les contraintes, et répartir les fruits de la sur-activité temporaire ». Concrètement : des avancées sur le plan des conditions de travail et une gratification en espèces sonnantes et trébuchantes.

Le dialogue social est-il un sport (olympique) de combat ?

« Les entreprises dont l’activité est fortement associée aux JO sont potentiellement toutes impactées par la situation : dans les transports, bien sûr, à la RATP ou à la SNCF, mais également dans les services comme l’hôtellerie-restauration, même si cela se voit moins car nous avons affaire à de plus petites entreprises ». Comment aborder les prochains mois avec sérénité dans ces conditions ?

« Tout le monde sait que le sujet JO est potentiellement inflammable. La plupart des entreprises ont anticipé le mouvement et sont entrées dans un cycle intense de négociation ». La preuve ?

Malgré la baisse de l’inflation, retombée sous la barre des 2,5%, de nombreuses sociétés ont maintenu une politique d’augmentations salariales « comme si » l’inflation tournait toujours autour des 3,5 – 4%. « Un gage de bonne volonté, un signal envoyé aux salariés et à leurs représentants pour montrer que l’on est ouvert au dialogue social dans la période qui s’ouvre ».

Autre exemple : La RATP a ouvert la voie à d’importants aménagements du temps de travail qui interviendront à la rentrée et a lancé une expérimentation de la semaine de quatre jours pour certains métiers. « Il y a également les primes JO, les augmentations et réflexions sur les conditions de travail… Il est sage de traiter les irritants avant que la situation sociale se tende ».

Prudence est mère de sûreté

Tout comme les directions d’entreprises, les organisations syndicales ont fait preuve de prudence. D’autant qu’elles jouent leur propre partition dans ce contexte exceptionnel.

« Il y a eu du mouvement à leur tête il y a peu. Le nouveau leadership doit s’affirmer, d’autant que tout le monde est en train de reprendre ses positions ».

Les syndicats sont sortis épuisés du combat contre la réforme des retraites : leur mobilisation n’a pas pu empêcher que la loi ne passe. « S’ils devaient se révéler incapables d’obtenir la moindre compensation, ils risqueraient de se faire déborder par des organisations plus radicales, ou par des mouvements spontanés incontrôlables. Personne n’y a intérêt ».

Et pour les entreprises qui pourraient avoir l’impression d’avoir contourné l’obstacle, il faudra demeurer prudent. « Les tensions pourraient être fortes après les JO, dès l’automne. Quand tout le monde aura pleinement intégré que l’inflation retrouve un niveau normal, voisin de 2,5%. Les négociations salariales du dernier trimestre pourraient bien être l’occasion d’une deuxième vague. ». Ce sont donc peut-être les entreprises qui ont su s’asseoir très tôt à la table des négociations qui ont tiré le bon numéro.

Le dialogue social va demeurer complexe : « Pas si simple tout cela ! »

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